10 objections / à la surpopulation
Au fil des forums et des discussions, certaines objections sur la question de la surpopulation reviennent régulièrement.
Cette liste n’est pas exhaustive, et tous compléments ou réactions sont bienvenus, voir onglet « Vos commentaires ».
De nombreux éléments de réponse sont issus ou partagés avec le site Démographie Responsable.
La surpopulation mondiale n’est pas un problème prioritaire, car :
L’empreinte écologique globale est un produit : empreinte individuelle X nombre d’individus. Or les empreintes élevées ne concernent qu’une minorité de pays, environ 1 personne sur 7 (Global Footprint Network). Cela minimise donc l’impact « empreintes élevées » au regard du nombre total d’individus sur terre.
Bien sûr, on s’attend à ce que le volontarisme des pays les plus riches permette de réduire leurs empreintes. Par contre, en parallèle, celles des autres pays vont augmenter (convergence). Et quel que soit le niveau final de l’empreinte moyenne, l’empreinte globale sera directement proportionnelle à la population totale. Voir projections empreintes
D’autre part, plus nous sommes nombreux, et plus nous occupons d’espace. On contribue ainsi mécaniquement à l’appauvrissement de la biodiversité et à la disparition d’espèces.
La surpopulation mondiale est un problème fondamental pour l’homme.
Et ce n’est jamais un thème politique vendeur, le court terme l’emportant toujours. Les verts eux même préfèrent communiquer sur des conséquences, la lutte contre la déforestation, la sauvegarde de telle espèce, etc, plutôt que sur la cause anthropique, c’est-à-dire le surnombre d’une espèce sur le reste du vivant.
Il est vrai que la nature rétabli habituellement tout excès, via un prédateur de l’espèce dominante, un parasite, ou pour l’homme sans doute un virus, une épidémie, un conflit mondial, peut être lié à la recherche de ressources. Qui peut rester confiant avec une telle vision de l’avenir ?
La surpopulation mondiale ne se résoudra pas toute seule sans prise de conscience ou sans douleur.
Effectivement, le taux de croissance se stabilise, aujourd’hui entre + 1 et 1,2 %. Mais l’assiette sur laquelle s’applique ce renouvellement est maintenant gigantesque, environ 7 milliards 400 millions en 2016.
Soit 80 millions de plus en 2016, l’équivalent de « une » Allemagne.
Et un milliard de plus tous les 12 ans.
D’autre part, avec du recul, on peut constater que les statistiques de projection sont régulièrement revues à la hausse. Voir par exemple Évolution des projections de l’ONU
Ce qui confirme bien la tendance à sous-estimer l’évolution dans les projections à moyen terme.
La surpopulation mondiale est un problème durable pour l’homme.
L’Égypte illustre bien ce contraste entre une moyenne théorique de 90 hab/km2, et une réalité qui oscille entre 2000 hab/km2 dans la vallée/delta du Nil, et quelques personnes en dehors.
En fait, un calcul mécanique ne peut pas suffire à justifier plus d’habitants potentiels ; D’ailleurs, dans les zones reconnues viables, il ne s’agit pas de juxtaposer les hommes cote à cote, mais bien qu’ils puissent vivre ensemble et dans un environnement équilibré.
La surpopulation en zones viables ne peut pas être résolue par une moyenne de répartition sur l’ensemble des surfaces terrestres.
Continuer à travailler sur des objectifs long terme comme un meilleur niveau de vie ou l’instruction est indispensable.
Par contre, notre surpopulation actuelle et à venir, qui génère déjà des effets irréversibles, reste une question prioritaire. Le long terme est devenu un « luxe ».
Par contre, ce qui est directement comptabilisable, mesurable, ce sont les conséquences de l’impact anthropique récent, que l’on peut chiffrer via de nombreux constats. Le nombre de mammifères disparus sur 100 ans, le déclin en cours de abeilles, le blanchiment accéléré des coraux, le mitage systématique de l’espace, les excès climatiques accrus, le pics de pollution en hausse, la réduction continue des zones humides, etc, etc, etc.
Si on peut intellectualiser la cause, comment ne pas mesurer les conséquences de l’impact de notre espèce sur la terre ?
La chine est le seul -ou un des rares ?- grand pays à avoir pris des mesures pour ne pas laisser sa population exploser encore plus, et elle dérégule maintenant à juste titre pour amortir l’effet enfant unique sur la pyramide des ages.
Justifier l’accroissement de la population/ à une question de ressources ou d’assistance aux personnes âgées, c’est en fait reporter et amplifier la question dans le futur.
Il faut donc des états, et surtout des organisations transversales et reconnues, pour interférer légitimement sur des choix individuels qui nous impactent tous.
Les religions ont certainement contribué à l’expansion démographique, mais aujourd’hui, les niveaux d’éducation et de développement semblent prévaloir.
Agir sur la surpopulation mondiale sera plus dur qu’hier, mais moins que demain… Face à un phénomène à forte inertie, plus nous agirons tard et plus le remède sera brutal.